La direction d’orchestre

Direction d’orchestre : chef, accompagnateur ou inspirateur ?

Le chef d’orchestre occupe une fonction qui surprend et passionne. Pour certains, son rôle est incompréhensible. Pour d’autres, il est essentiel pour donner une tonalité à la musique jouée. Pour comprendre ce métier, il faut saisir son cheminement historique.

Et la musique devint compliquée !

L’idée d’avoir un chef d’orchestre a émergé à mesure que la musique a gagné en densité grâce à une écriture de plus en plus élaborée.

Des partitions par centaines, des pupitres augmentant de façon exponentielle, des instruments que chaque génération essayait d’améliorer rendaient progressivement la pratique musicale professionnelle et (très) difficile à gérer pour les instrumentistes dont le nombre aussi a significativement augmenté.

Chef d’orchestre : coordinateur ou directeur ?

Le chef d’orchestre peut être coordinateur dans un concert et directeur dans un autre spectacle. En revanche, dans la majorité des cas, il est plus coordinateur.

Le chef d’orchestre donne le “la”. Il apporte une touche personnelle à l’interprétation globale. Face à l’orchestre, le chef harmonise l’ensemble des actions musicales menées individuellement par les musiciens.

Une des singularités de ce métier, c’est que l’être du chef d’orchestre est visible. Certains chefs d’orchestre sont particulièrement expressifs et débordants d’énergie. D’autres sont plus timides, ils guident tout en retenue.

Il faut aussi noter que dans l’expression “direction d’orchestre” il y a le mot orchestre. Autrement dit, le chef d’orchestre doit aussi tenir compte de la dynamique globale de l’orchestre qu’il dirige.

Il devra sentir cette énergie et manœuvrer un peu comme une personne voulant traverser un torrent. Le mieux c’est de ne pas trop violemment s’opposer à la force du courant. L’attitude du chef d’orchestre ressemble parfois à celle d’un surfeur qui glisse sur une vague d’énergie qu’il ne créé pas, cette dernière provenant des musiciens et parfois du lieu et du public.

Bon ou mauvais chef d’orchestre ?

Certains puristes estiment qu’un bon chef d’orchestre donne envie aux musiciens de jouer. Un mauvais chef d’orchestre empêche au contraire les musiciens de s’exprimer.

Dans les faits, cette vision manichéenne est incomplète, mais elle établit que le chef d’orchestre peut réduire considérablement la performance d’un orchestre.

Le chef d’orchestre, pianiste et compositeur allemand Hans Von Bülow n’hésitait pas à résumer un de ses métiers en disant : “Il n’y a pas de mauvais orchestres, il n’y a que de mauvais chefs !”.

Les instrumentistes exaltent les nuances musicales que le chef approuve et atténuent celles qu’il désapprouve. Cette fusion orchestre-chef est simultanément de la musique et de la psychologie, voire de la para-psychologie. La seule certitude est que le chef doit parvenir à avoir une maîtrise effective des œuvres interprétées et une compréhension de l’intime des musiciens. Ce cocktail permet de réaliser un concert époustouflant.

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